Yaïr Barelli

Avec les étudiant.e.s de la classe préparatoire aux écoles d’art des Ecoles Municipales Artistiques de Vitry-sur-Seine et des détenus de la Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Merogis

De novembre 2019 à février 2020.

« Sortie de secours »

Un projet artistique proposé par Yaïr Barelli avec les étudiant.e.s de la classe préparatoire aux écoles d’art des Ecoles Municipales Artistiques de Vitry-sur-Seine et des détenus de la Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Merogis, de novembre 2019 à février 2020.

Prises de vue : Axelle Poisson et Margaux Opinel.

« Sortie de secours » est un projet mené par le danseur et chorégraphe Yaïr Barelli avec deux groupes participant chacun à une semaine d’atelier filmé. Le premier temps a lieu au MAC VAL avec les étudiants en classe préparatoire aux écoles d’art (Écoles Municipales Artistiques de Vitry-sur-Seine), en octobre 2019. Le second a lieu avec des détenus de la maison d’arrêt des hommes à Fleury-Mérogis, en février 2020 _ Pour celui-ci, une documentation sera présentée sur Créations Croisées à l’automne 2020.
Le projet est sous-tendu par l’idée d’aborder avec les participants les questions de libre-arbitre, d’espoir, d’objectifs, de regrets, de réussite ou encore d’échec dans un le cadre d’une situation collective, au sein d’un groupe. Yaïr Barelli écrit, dans sa note d’intention, « En mettant en opposition la projection dans l’avenir et une sorte d’émerveillement face à la situation présente, il s’agit de questionner les conceptions habituelles de la prison comme un endroit qui restreint la liberté, ainsi que la conception ordinaire de la liberté comme une situation où on peut faire ce que l’on veut, rêver et se projeter. ».
Chaque atelier repose sur deux dynamiques de travail complémentaires : d’un côté travailler à partir de la perception sensible et d’exercices corporels, de l’autre recourir à l’imaginaire, à la fiction et à la projection dans l’avenir.
Les étudiants « se trouvent à l’entrée d’une école d’art pour entamer ensuite une pratique artistique, qui cherchent à entrer dans une institution pour développer une liberté personnelle et artistique. (…) A partir d’une fiction, d’une situation imaginaire, et non pas du réel. Avec les étudiants nous déterminerons ensemble cette fiction, mais je proposerai comme point de départ de se projeter dans l’avenir et de construire une réalité « fantasmée » de leur propre situation 15-20 ans après l’école.
Qui seront-ils ? Quel aura été leur parcours ? Quelle est leur situation économique, familiale etc.? Il faudra incarner ces « fantasmes personnels » devant la caméra. » « Les moments passés avec les détenus furent orientés sur la situation présente dans la maison d’arrêt : sur les sensations physiques, les échanges possibles, l’espace concret autour de nous, les pensées qui accompagnent les détenus ; tout ce qui est concret, présent. »
Les enregistrement sonores et vidéo des ateliers serviront à réaliser un film qui croisera ces deux expériences, mélangera réalité et fiction. « Ce mélange artificiel entre deux groupes si différents va créer un film à la fois réel, poétique et absurde. Mon plus grand espoir est que ces situations extrêmes et opposées vont dévoiler quelque chose qui concerne chacun d’entre nous, peut-être quelque chose qui se trouve entre l’espoir, la contrainte et la recherche de la joie. » (Yaïr Barelli).

Les dix captures d’écran sont issues du montage vidéo en cours de réalisation.

Photos : © Yaïr Barelli et Margaux Opinel