Valérie Jouve

« Cinq femmes du pays de la lune »
Exposition de Valérie Jouve avec quatre femmes de Jéricho, du 14 juin 2014 au 4 janvier 2015.
Vernissage le vendredi 13 juin 2014 à 18h30.

Pour sa programmation estivale, le MAC VAL invite Valérie Jouve à dialoguer avec l’exposition des œuvres de la collection « Avec et sans peinture ». L’artiste dévoile le travail de collaboration qu’elle mène depuis trois ans à Jéricho avec quatre femmes palestiniennes. Sous l’intitulé « Cinq femmes du pays de la lune », l’exposition regroupe le travail de fabrique de l’image de cinq femmes, traduisant leur respect mutuel et leur rapport respectif à ce territoire en guise de portrait indirect d’elles-mêmes. Elle réunit plus de quatre cents photographies, un film et plusieurs vidéos, dans un corpus dévoilant une signature collective et un regard singulier, que le sensible infuse en permanence.
Cette exposition fait écho à celle d’Halida Boughriet, autre invitée du MAC VAL pendant l’été, avec pour dénominateur commun le sujet de la représentation par les médiums photo et vidéo.

Valérie Jouve présente pour la première fois un travail collectif qu’elle mène depuis trois ans à Jéricho avec Rana M.S Abukharabish, Suha Y.M Abusharar, Yasmin M.M. Abu et Jamila I.M Thalja. Cette exposition présentée dans la grande nef du musée, brosse le portrait d’un territoire au travers des lieux qui sont chers à ces femmes ; soit, en creux, autant de façon de parler d’elles-mêmes.
De par sa formation d’anthropologue, Valérie Jouve aborde ici avec ces femmes, le sujet de leur présence au monde, de leur inscription dans le paysage, voire de leur identité ; avec justesse et sans point de vue préconçu. Comme dans un journal de bord, Valérie Jouve et ses quatre amies rencontrées à Jéricho se penchent sur le paysage comme on se penche sur un visage.

De l’ethnologie à l’art

Titulaire d’une licence en Ethnologie, diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, Valérie Jouve photographie et expose depuis le milieu des années 90. Son travail est principalement concentré sur la question de l’Homme et de sa relation à son espace (les Passants, les Figures, les Personnages, les Arbres, les Façades, les Paysages…).
À partir de 2003, l’image s’anime et Valérie Jouve filme (Grand Littoral, 2004, Le temps travaille et Time is Working Around Rotterdam, 2006, Repérages, 2009). En 2008 l’artiste découvre Israël et les territoires palestiniens, terrain de travail dont Traversée (2012) constitue un portrait, sous forme de road-movie, d’une situation géographique spécifique, entre zone urbaine très dense et zone frontalière quasi-désertique, du sud au nord en commençant par Jérusalem.
En 2011, elle loue une maison à Jéricho1, une ville de Cisjordanie située sur la rive ouest du Jourdain qu’elle rêve d’habiter. Elle est la première ville des futurs territoires palestiniens autonomes2, passés sous l’administration de l’Autorité palestinienne en 1994.
Après une période de réoccupation israélienne pendant la seconde Intifada, Jéricho a été rendue à l’Autorité palestinienne en 2005. De ce territoire paradoxal naît le projet de Valérie Jouve : un travail collectif artistique avec quatre femmes palestiniennes.
Ces dernières ont décidé d’explorer, par l’image, le concept de territoire comme autoportrait (de Jéricho à la Mer Morte) à travers leur propre relation à cet espace. La notion d’occupation du territoire dans le travail a tout de suite été discutée et le collectif a estimé que cela n’avait rien à voir avec la Palestine, c’est un vocabulaire israélien, « car c’est ainsi que se construira un Etat palestinien »3.
Le géographe Claude Raffestin différentie Paysage et Territoire ainsi : tandis que le paysage est la structure de surface, le territoire est la structure profonde.

Exposition en partenariat avec PICTO.
Du 1er juin au 20 septembre 2015, le Jeu de Paume, Paris 8e, accueillera et produira une exposition monographique de Valérie Jouve.

Visite de l’exposition en présence des artistes, le dimanche 15 juin 2014 à 17h.

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VALERIE JOUVE
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RANA M­OUSSA SALEM ABUKHARA­BISH
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SUHA Y­USSEF ABUSHARAR
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JAMILA­ MOSTAFA THALJA

1Le nom de Jéricho est dérivé de la racine sémitique /wrḥ/ signifiant « lune ». La ville fut l’un des premiers centres de culte des divinités lunaires.

2Bethléem, Jéricho, Ramallah, Taybeh, Naplouse…

3Dans « Valérie Jouve poursuit ses repérages », Le quotidien de l’Art, numéro 538, février 2014

4Le nom de Jéricho est dérivé de la racine sémitique /wrḥ/ signifiant « lune ». La ville fut l’un des premiers centres de culte des divinités lunaires.

5Bethléem, Jéricho, Ramallah, Taybeh, Naplouse…

6Dans « Valérie Jouve poursuit ses repérages », Le quotidien de l’Art, numéro 538, février 2014