Itinéraire bis

Exposition collective
Du 25 juin au 18 septembre 2011
Vernissage le vendredi 24 juin 2011, à partir de 18h30

Avec « Itinéraire bis », le musée d’art contemporain du Val-de-Marne livre une exposition qui a déjà un petit air de vacances. C’est à partir de soixante-dix œuvres du fonds de la collection du MAC VAL que cet itinéraire a été conçu pour offrir aux visiteurs l’occasion de partir en villégiature ou d’emprunter une autre route, le chemin de l’école buissonnière…

Mot des commissaires de l’exposition

En 1955, Charles Trenet chantait le bonheur, l’amour et l’insouciance sur la Nationale 7 : « De toutes les routes de France d’Europe/Celle que j’préfère est celle qui conduit/En auto : ou en auto-stop/Vers les rivages du Midi/Nationale Sept/Il faut la prendre qu’on aille à Rome à Sète/Que l’on soit deux trois quatre cinq six ou sept/C’est une route qui fait recette ».

En 1989, les Négresses Vertes entonnaient : « Voilà l’été, j’aperçois le soleil/Les nuages filent et le ciel s’éclaircit/Et dans ma tête qui bourdonnent ?/Les abeilles /J’entends rugir les plaisirs de la vie/Voilà l’été, j’aperçois le soleil/Les nuages filent et le ciel s’éclaircit/C’est le bonheur rafraîchi d’un cocktail/Les filles sont belles et les dieux sont ravis./Voilà l’été/Enfin l’été/Toujours l’été/Encore l’été ».

Loisirs, vacances et temps libre…
Autoroute, foule et mer…
Déjeuner sur l’herbe, châteaux de sable et Tour de France…
Orage, valise et visa(s)…

Conçue comme un voyage un peu particulier, « Itinéraire bis » est une exposition d’été construite à partir d’œuvres de la collection du MAC VAL, en différents « tableaux », comme autant de cartes postales.

Entre le Bal chez Gégène (Robert Doisneau) et les châteaux de sable (Philippe Cognée), des bords de Marne (Jacques Faujour) aux bords de Loire (Olivier Debré), les vacances sont synonymes d’évasion, de liberté, de méditation, de repos, de farniente ! Regarder passer le Tour de France ou partir à Cuba (Bernard Rancillac), découper la Joconde (Roman Cieslewicz) ou traîner sur les marchés (Jean Helion), se dorer la pilule sur le pont de Brooklyn ou bien danser le Paso Doble (Gilles Bec), regarder le monde en détail (Philippe Ramette) ou contempler Venise (Thierry Kuntzel)…
Pourtant, les contraintes s’accumulent : des limitations de vitesse (Peter Klasen) aux visas nécessaires (Barthélémy Toguo), le voyage peut devenir une entreprise complexe. Que le voyage soit mental (Dominique Petitgand) ou illusoire (De Broin), qu’il soit tragique (Pierre Ardouvin) ou que la course à l’aventure soit vouée à l’échec (Tixador et Poincheval), les alternatives sont nombreuses, les possibilités multiples. Les orages imprévisibles.
Et il ne faut jamais oublier, comme le rappelle Françoise Pétrovitch, que « les photos de vacances des autres n’intéressent personne ».

Frank Lamy
Julien Blanpied
Commissaires de l’exposition « Itinéraire Bis »

Le Journal

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Présentation

Avec « Itinéraire bis », le MAC VAL livre une exposition qui a déjà un petit air de vacances. C’est à partir de soixante-dix oeuvres du fonds de la collection du MAC VAL que cet itinéraire a été conçu pour offrir aux visiteurs l’occasion de partir en villégiature ou d’emprunter une autre route, le chemin de l’école buissonnière…
Atmosphérique et poétique, cette exposition collective a été conçue par Frank Lamy et Julien Blanpied, comme une succession de tableaux, une collection de « cartes postales » de vacances. Les commissaires proposent aux visiteurs de s’évader le temps d’une exposition où thèmes et motifs ponctuent un parcours construit selon le principe d’une flânerie esthétique.

Itinéraire bis

La période estivale étant propice aux aventures, aux découvertes, aux rencontres, aux changements, à la méditation, au repos… l’exposition « Itinéraire bis » propose un cheminement original au travers d’une relecture de la collection tout aussi romanesque qu’imaginaire. L’été ne recèle-t-il pas sa part de mystère ! Ou comme interroge Marguerite Duras : « Qu’est-ce que c’est encore que cette idée, l’été ? Où est-il tandis qu’il tarde ? Qu’était-il tandis qu’il était là ? De quelle couleur, de quelle chaleur, de quelle illusion, de quel faux-semblant était-il fait ? ».

Et les artistes de répondre : Robert Doisneau, Willy Ronis et Jacques Faujour se servent de la photographie comme d’un journal intime visuel, en nous entraînant à leurs côtés sur les bords de Marne. En visionnant leurs clichés, c’est tout une atmosphère qui se révèle avec tendresse et nostalgie. La transparence du temps semble correspondre au règne élargi d’antan. Le futur est alors vu en fonction du passé. Comme c’est souvent le cas, ces artistes ont saisi des moments qui semblent avoir été pris à un tournant décisif. Certes, tous les personnages de leurs oeuvres apparaissent comme des lignes de fuite qui ressemblent beaucoup à la jeunesse, alors que l’adulte se sent pris au piège. Qu’advient-il des châteaux de sable de Philippe Cognée balayés par la marée ? Que reste-t-il du rêve américain d’Erró ?

Les nouvelles contraintes et les imprévus posent des limites aux rêves, aux espoirs. Les visiteurs se laissent traverser par ces récits. Ainsi, les voyages de Barthélémy Toguo sont éminemment chargés, « transit sans arrêt », « annulé », « nationalité » … Quant à Pierre Ardouvin, il propose une version sombre de la chanson Holidays de Michel Polnareff, avec sa voiture calcinée. C’est à la question du choix, ou plus précisément de son impossibilité, à laquelle sont confrontés de nombreux vacanciers. Partir ou rester ici ?

Alors, comment faudrait-il faire pour s’échapper sans avoir nécessairement les moyens de se déplacer loin du périphérique parisien ? Michel de Broin élabore une réponse poétique et utopique, il propose de créer à chaque carrefour de la ville de Vitry-sur-Seine, à même le bitume, des piscines municipales. Dans un autre registre, Dominique Petitgand a créé une installation qui prend la forme d’une carte postale sonore. Enfin, Alain Bernardini bouleverse les règles du jeu au MAC VAL ; le temps de travail peut devenir également pour son personnel, un temps où l’on s’amuserait enfin. Il faut sans doute relever l’omniprésence de l’eau dans les photographies, les films, les peintures et les installations des artistes. Face à l’infini mystère de la mer, le visiteur se perdra dans ses rêveries qui le transporteront sur la lagune de Venise (avec Thierry Kuntzel) aux plages de sables de Gilles Aillaud. Pour de nombreux vacanciers, le bord de l’eau devient, le temps d’un été, l’espace où l’imaginaire dérive au gré des flots.

« Itinéraire bis » propose également des images faites d’histoires d’amour qui ne s’expriment pas uniquement avec des mots mais aussi sous les traits du peintre Bruno Perramant. Sans oublier, les rendez-vous de l’été, le Tour de France revu et corrigé par Bernard Rancillac. Autant d’expériences inoubliables qui forment la promesse d’un itinéraire de voyage, riche de surprises et de rencontres.

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Œuvres

Artistes de l’exposition

Gilles Aillaud,
Pierre Ardouvin,
Davide Balula,
Gilles Bec,
Alain Bernardini,
Michel de Broin,
Pierre Buraglio,
César,
Roman Cieslewicz,
Philippe Cognée,
Delphine Coindet,
Émile Compard,
Olivier Debré,
Robert Doisneau,
Erró,
Jacques Faujour,
Raymond Hains,
Jean Hélion,
Alain Jacquet,
Peter Klasen,
Jirí Kolár,
Thierry Kuntzel,
Ange Leccia,
Barbara et Michael Leisgen,
Nicolas Moulin et Bertrand Lamarche,
Marylène Negro,
Vincent Olinet,
Bruno Perramant,
Dominique Petitgand,
Françoise Pétrovitch,
Édouard Pignon,
Philippe Ramette,
Bernard Rancillac,
Willy Ronis,
Laurent Tixador et Abraham Poincheval,
Barthélémy Toguo