Luis Tomasello

Acrylique sur bois, 120 x 120 cm.

Notice

Après une formation classique, Luis Tomasello voyage en Europe et quitte définitivement l’Argentine pour la France, où il s’installe en 1957. Le jeune artiste s’inscrit par ses recherches formelles abstraites autour du carré dans la filiation de Malevitch et introduit en 1958 des volumes réels dans la peinture en fixant de petits éléments géométriques sur la surface de la toile. Il rejoint rapidement la galerie Denise René qui défend l’art géométrique et cinétique de l’époque et présente les œuvres d’autres artistes sud-américains.

Réflexion 24 est l’une des premières œuvres réalisées par l’artiste à son arrivée en France. C’est un tableau relief au format d’une peinture de chevalet. Il est constitué d’un support en bois sur lequel l’artiste a positionné des cubes selon une composition aléatoire. Ces éléments sont peints en blanc, mais des couleurs sont d’abord masquées au regard. Ce sont en effet les facettes dirigées vers le support qui sont peintes de bleu et jaune primaires, de vert et orangé clairs. Ces couleurs ne sont pas immédiatement perceptibles, mais se devinent. Elles se révèlent au spectateur attentif lors de son passage et sont perçues par leur délicate réflexion sur la blancheur de la surface, avec le changement des variations lumineuses. Si la vision frontale est celle de la composition privilégiée par l’artiste, le spectateur doit se déplacer devant ses œuvres pour comprendre la délicate subtilité de l’art cinétique selon Tomasello.

Ces cubes, fixés sur l’arrête soit verticalement, soit en diagonale vers la gauche ou la droite, sont positionnés de manière aléatoire et créent ainsi un mouvement lumineux désordonné. Le hasard, encore présent ici, est éliminé des compositions postérieures au profit d’une géométrie simple. « La règle en ce qui me concerne, c’est de faire le maximum avec le minimum. Avec un seul élément et sa répétition, on trouve beaucoup d’autres choses. Ainsi avec un cube, son orientation, sa couleur, avec ce seul élément, tout devient un monde. »

I. L.