Cyprien Gaillard

2005
Eau-forte, encre noire sur papier vélin, 36 x 47 cm (avec cadre), édition 5/10 + 2 EA.
Collection MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne.
Acquis avec la participation du FRAM Île-de-France.
Photo © Marc Domage.

Dans cette série d’estampes (eaux-fortes), Cyprien Gaillard introduit des immeubles contemporains dans des gravures flamandes du XVIIe siècle signées Rembrandt, Waterloo ou encore Hackaert.
Se superposent une image du passé et celle d’un futur : les immeubles modernes sont devenus les vestiges d’une civilisation disparue.
Le titre de la série, « Croyance en une époque d’incrédulité », évoque le consensus autour de la modernité qui permit, dans le vide de l’après-guerre, l’édification des grands ensembles.
Héroïque pour les architectes, confortable pour les habitants, cette modernité faisant le projet d’une société idéale se révèlera décevante.
À travers le délitement de l’utopie, l’artiste pointe l’échec de l’idéologie et met en doute l’unité d’habitation comme solution à la fois économique, politique et esthétique.
À partir du XVIIe siècle, un engouement pour le motif des ruines se lit à travers la peinture et la littérature européennes. Ce sont d’abord les vestiges antiques qui fascinent, puis, à partir du XIXe, les ruines gothiques et médiévales sont célébrées par les Romantiques. L’œuvre de Cyprien Gaillard s’inscrit dans cette tradition iconographique ancienne.