César

Polyuréthane expansé laqué orange métallisé, 190 × 87 × 13 cm

Notice

Dès 1954, César sculpte le fer et soude le métal dans une usine à Villetaneuse. En 1960, il présente ses premières Compressions au Salon de Mai. Il n’intervient pas directement sur le métal, mais dirige une presse réduisant en blocs des voitures et introduit ainsi l’aléatoire. Ce recyclage s’inscrit dans la dimension critique des Nouveaux Réalistes, à partir d’un travail sur l’objet.

En 1965, César découvre les propriétés du polyuréthane, une résine synthétique dont le processus est inverse de celui des Compressions. Le matériau s’étale et gonfle, la forme est orientée par le geste de l’artiste. Ici, le matériau est moderne, contrairement au fer et aux voitures trouvées dans les casses. Devant l’aspect spectaculaire et fascinant de la réalisation, César crée des Expansions en public au cours de happenings minutieusement orchestrés : il répand le matériau sur le sol, orientant son grossissement et brise parfois l’œuvre en morceaux distribués au public. Pour conserver ces œuvres très fragiles, une couche de laine de verre est ajoutée et l’ensemble est poncé afin d’obtenir un aspect lisse et sensuel, rompant avec les formes organiques des Compressions.

L’Expansion en polyuréthane expansé laqué orange métallisé de 1969, réalisée en atelier, est de même couleur que la première œuvre de cette série, une énorme coulée de cinq mètres de long qui a marqué le Salon de Mai de 1967. La couleur éclate, intense et violente, telle une coulée de lave ou du métal en fusion. On peut aussi y voir une grande langue colorée, présence monumentale et insolente. La coagulation de la matière a laissé des vagues sur la partie plus étroite, traces imprimées du mouvement de l’artiste et de la lenteur de la chute du polyuréthane.
L’aspect métallisé et les paillettes, la couleur orange séduisent par leur gaieté et sont emblématiques des « années Pop ».

V. D.-L.