Ici, le tableau vivant de l’œuvre L’Arbre aux corbeaux de Friedrich (1822) par Sacha, Sana, Eden et Alexandra.
Arnaud Tételin a un projet ambitieux : réinterpréter les genres et leur hiérarchie. Accompagné des élèves de la classe de CM2, ils questionnent le classement "institutionnel" des œuvres d’art établi par Félibien en 1667 et s’approprient différentes œuvres de tous les genres pour les réinterpréter à travers des tableaux vivants. Pendant ces présentations, les élèves jouent différents rôles : artistes, scénographes, techniciens mais aussi médiateurs. Ils s’interrogent tout d’abord : qu’est-ce qu’un tableau vivant ? Quelle est la fonction des œuvres ? Que racontent-elles ? Si cette œuvre était créée aujourd’hui, serait-elle identique ? Que pourrait-elle illustrer ou dénoncer aujourd’hui ? Puis, ils s’approprient et détournement les œuvres de leur sens premier en écrivant un scénario qui mettrait en avant une forme de morale tirée de l’œuvre. Ils accompagnent cette mise en scène par la rédaction de cartels explicatifs, s’interrogeant sur la réflexion de la hiérarchie des genres aujourd’hui. Enfin, la mise en scène finale s’est effectuée au Carré d’art de Montgeron au sein de l’espace d’exposition. Cela a permis aux élèves de découvrir les enjeux de la médiation artistique à travers l’exploration des émotions liées aux œuvres et d’endosser plusieurs rôles liés à une exposition.
Voici les œuvres accompagnées des morales des élèves :
— Les époux Arnolfini, 1434, Jan Van Eyck : « On n’a pas la même attitude quand on est observé que dans l’intimité. Donc, ne vous fiez pas toujours aux apparences ! »
— La Joconde, 1503, Léonard de Vinci : une discussion sur la jeunesse et l’immortalité
— Le Tricheur à l’as de Carreau, 1636-1638, Georges de La Tour : « De tout temps, les jeux d’argent ont amené la tricherie et les ennuis. Cela n’a pas changé. Sauf qu’aujourd’hui, il y en a partout : casino, internet… Donc prudence ! »
— Grande Vanité, 1641, Sébastien Stoskopff : une mise en scène sur la préciosité des souvenirs
— La Jeune Fille à la perle, 1665, Johannes Vermeer : un jeu vidéo autour d’une quête de la perle
— Marie-Antoinette à la rose, 1783, Élisabeth Vigée Le Brun : mise en scène sur l’orgueil
— Le serment des Horaces, 1784, Jacques-Louis David : l’importance de la paix et la violence des combats
— La Mort de Socrate, 1787, Jacques-Louis David : l’importance des fake news à travers Socrate annonçant la fin du monde qu’il a vu sur une vidéo Tik Tok
— L’arbre aux corbeaux, 1822, Caspar David Friedrich : mise en avant du soin accordé à la nature par les Hommes
— Les âges de la vie, 1834, Caspar David Friedrich : « Notre message est qu’il est important de profiter des gens tant qu’ils sont encore là ! »
— Nature morte aux Oignons, 1896-1898, Paul Cézanne : une rencontre de deux personnages autour d’une soupe à l’oignon…