Le MAC VAL accueille Kim Farkas et Gaby Sahhar, les deux artistes lauréats de la première édition de The Kooples Art Prize pour une exposition en duo qui présente dans l’espace du salon un ensemble d’œuvres nouvellement produites grâce au soutien du Prix.
Dans la sculpture de Kim Farkas, tout est surface réfléchissante et jeux de lumière, ses coquilles oblongues doivent autant au biomorphisme qui a vu naître l’art nouveau et le surréalisme, qu’aux communautés des FabLab, du Tuning ou des Cosplay.
Chez Gaby Sahhar, la surface de la toile est saturée d’informations et de couleur. L’artiste puise dans l’histoire de l’expressionnisme et de la peinture figurative un langage visuel pour décrire l’espace urbain contemporain et l’expérience que les corps minoritaires en font.
L’épure formelle de l’un répond à la saturation picturale de l’autre.

Gaby Sahhar, né·e en 1992, est un·e artiste d’origine franco-palestinienne basé·e à Londres à la pratique interdisciplinaire. Iel dirige également la plateforme de soutien aux artistes LGBTQIA +, Queerdirect. À travers le prisme de l’encre, de la peinture, de la vidéo et de l’installation, sa pratique visuelle interroge la manière dont l’identité, le genre et la sexualité queer peuvent s’exprimer et se manifester dans l’espace public malgré les structures patriarcales et capitalistes dominantes d’aujourd’hui.
Pour The Kooples Art Prize, l’artiste s’est inspiré·e de l’œuvre picturale d’Otto Dix qui a mis à nu les maux de la société du début du XXe siècle et des pages du manga futuriste dystopique japonais Ghost in the Shell. Sous forme de narration spéculative, iel présente des structures multi-sensorielles de forme concave, à la fois espace symbolique d’abri et marqueur pour les communautés représentées.
Inaugurant en octobre dernier le flagship The Kooples sur les Champs-Élysées, l’artiste Gaby Sahar a proposé au public, pour la première exposition de The Kooples Art Prize pendant 3 mois, un vaste projet spécifiquement produit mêlant peinture, installation et vidéo.

Artiste franco-américain d’origine peranakan, né en 1988, Kim Farkas est basé à Paris. Diplômé des Beaux-arts de Paris en 2014, il a co-fondé en 2012 la maison d’édition Holoholo Books. Du tuning automobile au cosplay, en passant par le hacking ou encore par son héritage peranakan, Kim Farkas emprunte à des domaines hybrides entre contre-cultures et laboratoires du capitalisme. C’est la rigueur et l’unicité de ces pratiques et leur circulation dans notre économie libérale qui l’intéressent.
Pour The Kooples Art Prize, l’artiste présente des enveloppes oblongues parées de reflets liquides, d’une préciosité toxique. En stratifiant des matériaux composites, par des jeux de transparences et de reflets moirés, il crée des mondes à l’intérieur desquels se révèlent des objets. Il met ici en scène les mécanismes d’accumulation du capitalisme et d’appropriation matérielle.
The Kooples Art Prize
Avec une édition inaugurale lancée en 2022, le prix d’art contemporain The Kooples Art Prize s’engage dans la promotion et l’accompagnement de la création émergente en accélérant la trajectoire des artistes lauréats, grâce à des dotations de grande envergure et de véritables opportunités de visibilité pour leur travail.
Répondant à l’invitation de The Kooples, un jury composé de personnalités et professionnels de l’art et de la culture, dont Julien Blanpied du MAC VAL, a désigné en 2022 deux artistes lauréat·e·s parmi douze projets artistiques proposés par un comité de sélection.
Thomas Conchou, directeur de la Ferme du Buisson de Noisiel (77) est commissaire invité de cette première édition et accompagne les artistes dans le commissariat de leurs expositions.
Cette première édition récompense deux jeunes artistes Gaby Sahhar et Kim Farkas, respectivement exposé·e·s chez The Kooples sur les Champs-Elysées (Gaby Sahhar du 28 octobre 2022 au 9 janvier 2023 et Kim Farkas du 22 septembre au 14 novembre 2023) et font l’objet d’une exposition conjointe au MAC VAL du 24 juin au 17 septembre 2023.
