Irina Korina

Résidences

De l’artiste aux œuvres

Irina Korina
Née en 1977 à Moscou (Russie), vit et travaille à Moscou

« Quand les arbres seront grands »

Irina Korina a suivi une formation théâtrale à l’Académie du théâtre russe (GITIS) ainsi qu’un cursus artistique à l’Académie des beaux-arts Valand de Gotebord (Suède) et à la Kunstakademie de Vienne. Elle a déjà participé à de nombreuses expositions internationales et son travail a notamment été remarqué à la Biennale de Venise 2008 (Pavillon russe).

En découvrant l’ensemble de ses installations et de ses sculptures créées depuis 2000, on peut souligner de nombreux allers-retours formels, expressifs entre les œuvres mais hors de tout systématisme, hors de toute reprise ou déclinaison de motifs identiques.

Un des points communs est bien toutefois ce constant investissement de la « forme-monument » : à partir de quels critères un bâtiment, une sculpture, un objet peut-il être qualifié de monument ? Cette relation au temps, à l’espace et à l’Histoire, à l’objet et au socle, Irina Korina en fait la matière même de ses installations et sculptures, aux matériaux récupérés, « faussement » kitsch et pop. En effet, ces œuvres sont parfois plus proches d’une invention poétique dans l’étrange et féconde proximité d’objets et matériaux. Futurologia (2010), exposé à l’intérieur de musées, est ainsi la combinaison de lampes, de panneaux opaques blancs qui entourent un tronc d’arbre d’où l’on devine d’étonnants branchages.

Au MAC/VAL, ce sont des souches d’arbres qui - selon le point de vue, selon le rapport choisi entre extérieur et intérieur - sont irriguées, nourries ou bien contraintes, vidées de leur sève par cette « prothèse » une corolle de bouteilles d’eau en plastique. Les souches d’arbres sont ici supports et socles de vieux sigles en métal, et l’incapacité d’y lire leur fonction première, dans leur contexte d’origine, renforcent la combinaison entre le désuet, l’absurde mais aussi la capacité de tout sigle à être chargé d’un nouveau sens. Selon Irina Korina, « les arbres font toujours office de témoins neutres et éternels ».