Clôture de la résidence d’écriture de Célia Houdart

Dimanche 22 avril, à partir de 15h.
Avec Graziella Antonini, Sarah Bitter, Erwan Frotin, Nino Laisné et Daniel Zapico, François Rougier et Sébastien Roux.
Gratuit avec le billet d’entrée du musée.

Le MAC VAL fut heureux d’accueillir Célia Houdart pour une résidence d’écriture, soutenue par la région Île-de-France, d’octobre 2017 à d’avril 2018. Ce temps, dédié à l’écriture de son prochain roman autour de la figure du Scribe, fut également l’occasion d’ateliers avec des amateurs et passionnés, de rencontres et de dialogues avec des artistes autour de la notion même d’écriture.

« Au terme de ma résidence Ile-de-France au MAC VAL, j’ai convié des ami.e.s et complices (musiciens, vidéaste, photographes, architecte), les invitant à présenter, pour l’occasion, une œuvre inédite, qui entrerait en résonance avec le thème qui a guidé mes recherches, ateliers, rencontres à Vitry : le scribe. »
Célia Houdart

{Assez de pleurs} et {Si j’avais à choisir un estat}

Concert par Nino Laisné et Daniel Zapico
5’ environ.

Nino Laisné et Daniel Zapico se retrouvent autour d’une passion commune pour le manuscrit de Vaudry de Saizenay (1699). Conservé à la bibliothèque de Besançon, cet ouvrage renferme les plus précieuses pages de musiques écrites pour le théorbe, instrument à cordes pincées de l’époque baroque. Bien que la paternité de ce recueil soit attribuée à un seul auteur, il présente étrangement quatre graphies et orthographes différentes. Le binôme prolongera cette écriture à plusieurs mains en s’intéressant notamment aux pages manquantes ou restées vierges.

Biographie
Nino Laisné développe un univers singulier dans lequel l’image dialogue avec d’autres medium comme le cinéma et la musique, s’intéressant autant aux documents d’archives qu’aux traditions populaires. Ses projets l’ont amené à exposer dans de nombreux pays tels l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, la Suisse, l’Egypte, la Chine, le Mexique et l’Argentine. Il est régulièrement invité à produire de nouvelles pièces lors de résidences de création (FRAC Franche-Comté, Casa de Velázquez à Madrid, Park in Progress à Chypre, Pollen à Monflanquin). Ses vidéos sont présentées dans d’événements ou festivals comme le FID Marseille, la FIAC Paris, le Papay Gyro Nights Festival de Hong Kong, le Festival Internacional de Cinema de Toluca ou le Festival Periferias de Huesca. Nino Laisné vient de créer Romances inciertos, un autre Orlando en collaboration avec le chorégraphe François Chaignaud, spectacle actuellement en tournée.

Daniel Zapico, depuis son enfance dirige ses études vers le champ de la musique ancienne, et se spécialise au théorbe à partir de 1999 à l’Escola Superior de Música de Catalunya. Il y obtient les félicitations unanimes du jury pour son projet dédié à Robert de Visée. En tant que membre fondateur de l’ensemble Forma Antiqva, il s’est produit dans les festivals les plus prestigieux d’Espagne et lors de nombreuses tournées en Australie, Allemagne, Mexique, Bolivie, Brésil, Chine, France, Grèce, Hollande, Japon, en remportant un grand succès auprès du public et de la critique. Avec cet ensemble, il a enregistré neuf disques dont le récent Crudo Amor dédié à la musique d’Agostino Steffani. Daniel Zapico est également un des membres réguliers d’ensembles importants du panorama musical comme La Ritirata Josetxu Obregón, Ricercar Consort de Philippe Pierlot, L’Arpeggiata de Christina Pluhar entre autres.

{3 pièces pour voix et électronique}

Concert par François Rougier et Sébastien Roux
20’ environ.

En écho au travail de Célia Houdart autour de la figure du scribe, Sébastien Roux et François Rougier donnent une nouvelle interprétation de deux pièces composées par Sébastien Roux à partir du travail du plasticien Sol LeWitt. Ces deux dialogues entre l’homme et lui-même par le truchement de la machine proposent une transmutation de la trace peinte en sons. Dans le même esprit d’épuisement d’une matière, ils mettent en sons dans un duo augmenté (deux hommes et machine) Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire de Valère Novarina.

Biographie
Sébastien Roux a un travail de composition musicale qui s’articule autour des questions de l’écoute, de l’espace sonore et de la composition à partir de contraintes formelles. Il développe une approche basée sur le principe de traduction sonore, qui consiste à utiliser une œuvre pré-existante (visuelle, musicale, littéraire) comme partition pour une nouvelle pièce sonore. Roux collabore régulièrement avec l’auteure Célia Houdart, le scénographe Olivier Vadrot et la chorégraphe DD Dorvillier.

François Rougier est ténor, débute sur scène en 2006 avec l’Atelier des Musiciens du Louvre, direction Mirella Giardelli. Depuis 2012, il participe à de nombreux spectacles de la Cie MPDA – Alexandra Lacroix comme interprète et collaborateur. Par ailleurs, il est régulièrement invité comme soliste sur les scènes de l’Opéra-Comique et de l’Opéra de Paris. En 2015, il crée avec Célia Houdart Gil, une lecture-récital donnée à la Maison de la Poésie puis au festival Tandem à Nevers.

{17 chemins}

Projection de textes et d’images par Graziella Antonini, 2018.
5’30’’

« L’invitation de Célia Houdart est une occasion de m’interroger sur la transmission de l’histoire familiale par l’écriture.
- La mémoire des évènements personnels ou non.
Le souvenir des choses passées.
Non pas une réalité des faits, une reconstitution exacte du réel, mais l’évocation subjective d’événements ou de personnes.
Garder une trace.
L’altération de cette trace par le temps.
Comment un manuscrit passé par le logiciel de reconnaissance d’écriture de l’ordinateur est analysé, décrypté et traduit. Transformé jusqu’à ce qu’il n’en reste que la ponctuation. » G.A.

Biographie
Graziella Antonini (1967, IT/CH) vit et travaille à Paris et à Vevey (Suisse). Diplômée de l’Ecole de photographie de Vevey (CEPV) en 1989 et de l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris Cergy (ENSAPC) en 2016. « Dans mon travail j’essaie de mettre en relief le sentiment d’un ailleurs, où le vrai ne se différencie plus du faux et où les apparences trompeuses éveillent notre désir d’imaginaire. La suggestion est un élément important dans l’ensemble de ce travail, qui combine portraits, paysages, scènes d’intérieur ou plans rapprochés d’objets. Pour moi, la photographie c’est être de corps quelque part et ailleurs par la pensée. Ce questionnement autour de la notion d’image mentale est récurrent dans mes photographies. »

{Générique}

Vidéo d’Erwan Frotin, 2018
5’.
« Le spectateur est invité à la projection d’un film.
Des photographies s’enchaînent en fondu hypnotique :
Sur l’écran, une forme de terre surgit.
Vue d’un satellite, c’est peut-être une île.
Elle évolue, se transforme. Evoque les contours d’autres êtres.
Etapes : naissance, vie et mort à la surface d’un océan.
L’oreille, elle, entend des bouts du monde : mots d’une langue étrange, sons de nature.
Le spectateur pense à Jean Arp. A un autre Hans, peut-être : Bellmer. A Malcolm de Chazal.
A Paul Gauguin. A Célia Houdart. A Friedrich Werner Murnau. A d’autres. » E.F.

Biographie
Erwan Frotin est né en 1978 à Toulon. Il est de double nationalité française et suisse. Il vit et travaille entre Paris et New York. Diplômé de l’Ecal (Lausanne) en 2002, ses images singulières surgissent depuis quinze ans au coeur de projets et contextes variés : collaborations avec des magazines (Paradis, Vogue, New York Times …) ; commande pour la Villa Noailles en 2007 : Flora Olbiensis - herbier halluciné en technicolor ; apparition remarquée d’une sélection de séries croisées au Prix de la Fondation d’Entreprise Ricard en 2011 ; au Prix de Design Suisse 2017 à Bâle : avant-première de Flux, projet de recherche d’icônes du monde naturel.
En partant d’une photographie frontale et objective, l’artiste déploie un répertoire de sujets organiques aux détails et couleurs luxuriants. _ Compositions sculpturales et études de formes fantastiques, ses images s’organisent en différentes séries de sujets, s’entrelaçant en un vocabulaire poétique autonome, écho de réflexions sur notre reliance à la nature, l’évolution de la connaissance et l’universalité des mythes.
Apparentée à l’esprit encyclopédique, au songe mystique et à la science-fiction intrigante, son approche abrite sous son apparente simplicité un intarissable potentiel d’émotions, liens et possibilités.

{Rolling Book House }

vidéo, 2017, de Sarah Bitter (agence Metek) accompagnée d’une lecture de Célia Houdart
2’

« Rolling Book House » est née de plusieurs interrogations et désirs conjugués : comment donner davantage de visibilité aux livres au sein du MAC VAL qui n’a plus dans son hall de véritable librairie ? Quel espace dédié à l’écriture pourrait-on imaginer dans un musée qui, depuis plusieurs années déjà, accueille régulièrement des auteurs en résidence sans avoir aménagé pour eux un lieu spécifique ? Comment rendre mobile l’activité de lire et d’écrire, afin qu’elle puisse rencontrer au MAC VAL et hors-les-murs d’autres publics ?

Au début de ma résidence au MAC VAL, en octobre 2017, j’ai invité l’agence Metek (Sarah Bitter) à imaginer un objet qui répondrait à tous ces questionnements. Qui prendrait en compte le fait d’écrire sans être chez soi et qui serait conçu pour des auteurs qui, comme moi, ne peuvent pas travailler sans avoir avec eux tout ou partie de leur bibliothèque (non virtuelle). Il fallait un objet multiusage : une vitrine qui serait aussi un bureau, un pupître, pour l’auteur et d’autres que lui, une librairie elle aussi à la fois personnelle et partageable, un signal de la résidence d’un auteur, un comptoir-présentoir des textes, documents, ou archives que l’auteur désirerait partager, un salon de lecture, un lieu d’accueil, un point de ralliement et de rencontre, une petite antenne du MAC VAL dans Vitry. Objet qui pourrait être dupliqué pour accompagner d’autres résidences et des festivals littéraires.


Extrait du texte La Rolling Book House : une invitation de Célia Houdart (auteur) à l’agence Metek, Sarah Bitter (architecte-designer)

Biographie METEK, agence d’architecture et de design, cofondée en 2001 à New York par Sarah Bitter est basée depuis 2004 à Paris. Profondément admirative de l’architecte - designer Eileen Gray ainsi que du couple de californiens Charles & Ray Eames, Sarah Bitter s’inspire de ces grands noms pour s’affranchir des catégories programmatiques et des échelles de réalisations et projeter « de la petite cuillère à la ville »(1). Metek conçoit et réalise des logements individuels et collectifs (31 logements sociaux livrés à Paris en 2017), des équipements publics, du mobilier, développe des travaux de recherche architecturale et urbaine, répond à des concours ouverts et est invitée à réaliser des scénographies.
L’agence Metek est à la fois reconnue par les institutions telles que la Cité de l’Architecture (exposition « vers de nouveaux logements sociaux 2 » 2012), le Ministère de la Culture (nomination Prix grand Public d’architecture 2004), le Pavillon de l’Arsenal (exposition « le Paris des maisons » 2003, « exposition permanente 2003-2006 », « Habiter 10-09 09-10 » 2010) ainsi que par la presse professionnelle et grand public.
Parallèlement à son travail d’architecte-designer, Sarah Bitter est engagée dans la diffusion de l’architecture : présentation depuis 15 ans des projets de l’agence dans le cadre des Journées A Vivre, participation à des émissions de télévision, interventions dans les écoles en France et à l’Etranger. Elle collabore ou initie des projets artistiques transdisciplinaires. Elle a ainsi invité la cinéaste Sophie Comtet Kouyaté à réaliser un film artistique sur un ensemble de logements sociaux, « Crimée enchantée, Histoire(s) d’une architecture » qui sera projeté en avant-première au MAC VAL lors de la Nuit des Musées en mai 2018. Pour ce film, l’auteure Célia Houdart a écrit un texte « Villa Crimée », à paraître chez P.O.L en octobre 2018.

(1) Référence aux propos de Max Bill L’école d’Ulm : textes et manifestes

{Éditeur}

Hommage à Paul Otchakovsky-Laurens
Un film réalisé par Paul Otchakovsky-Laurens, 2017.
83’.
Pourquoi les uns écrivent et pourquoi d’autres les éditent ? Qu’est-ce qui poussent les uns à confier le plus cher d’eux-mêmes, le plus intime, à d’autres qui vont s’en emparer au prétexte de le faire connaître ? Qu’est-ce que ça veut dire, éditer des livres ? Ou en refuser ? Comment et pourquoi devient-on éditeur ? Parce qu’on est un philanthrope, un pervers ? Pour attacher son nom a plus grand que soi ? Parce qu’on est un enfant qui n’a pas grandi.

Biographie Après un passage chez Flammarion et chez Hachette dans les années 1970, Paul Otchakovsky-Laurens fonde en 1983 sa propre maison d’édition, qui porte ses initiales (P.O.L).
On lui doit la publication de La Vie mode d’emploi de Perec en 1978 chez Flammarion, et celle de La Douleur de Marguerite Duras en 1985. À son catalogue figurent Emmanuel Carrère, Marie Darrieussecq, Camille Laurens, Valère Novarina, Olivier Cadiot, Célia Houdart et tant d’autres.
Après avoir narré son enfance dans Sablé-sur-Sarthe, Sarthe (2007), Paul Otchakovsky-Laurens revient dans Editeur (2017) sur les hasards et les rencontres qui l’ont poussé à mener cette carrière.
Paul Otchakovsky-Laurens est mort le 2 janvier 2018 à l’âge de 73 ans dans un accident de voiture à Marie-Galante (Guadeloupe).