« Trésors de la mémoire » de Sarkis

Projection de l’ensemble des films qui ont inspiré Trésors de la mémoire de Sarkis.

Trésors de la mémoire (les 11 enfants de l’histoire du cinéma) se compose de 11 photographies, chacune extraite d’un film réalisé entre 1927 et 1992 ; chaque arrêt sur image donne à voir un enfant, héros du film cité.

Les photographies déroulent le fil et s’égrènent chronologiquement, dessinant le portrait d’une famille, remontant la généalogie subjective d’une enfance cinématographique, une famille sans frontière, mondiale et multilingue.

Entrée libre, sans réservation, les séances sont présentées par Claudine Le Pallec Marand, universitaire et intervenante cinéma.

Mercredi 2 mai

—  9h30
Yeelen, de Souleymane Cissé (1987, 105’)

Dans une Afrique mythique, le jeune Nianankoro, membre d’une illustre famille bambara dotée d’un pouvoir magique ancestral, s’enfuit sur les conseils de sa mère pour éviter d’affronter son père, Soma, qui veut l’éliminer pour des raisons qu’il ignore. Tandis que son père le poursuit, Nianankoro erre à travers un Mali où la magie, les dieux, la nature et les hommes sont inextricablement liés.

—  14h
Aniki-Bobo, de Manoel de Oliveira (1942, 71’)

Une bande d’enfants dans les rues de Porto : leurs jeux, leurs codes secrets, cette comptine, par exemple, Aniki-Bébé-Aniki-Bobo, mot de passe nécessaire pour pénétrer dans leur univers. Mais en grandissant, les jeux deviennent plus sérieux et l’amour vient s’en mêler.

—  15h30
L’enfant aveugle, de Johan van der Keuken (1966, 24’)

L’Enfant aveugle, malgré son titre au singulier est avant tout un portrait de groupe : des enfants et de jeunes adolescents, garçons et filles, dans une institution d’enseignement spécialisé pour non-voyants aux Pays-Bas. Cours généraux, apprentissage du braille, reconnaissance tactile des objets, bricolage, soudure, course à pied, lancer du poids, randonnées dans les dunes et les bois, apprentissage de la canne blanche… En vingt minutes de vie où la joie, les rires et la fierté voisinent avec la tristesse, le découragement et l’incompréhension, Johan van der Keuken réalise l’une des références du cinéma documentaire.

—  16h30
Une vie indépendante, de Vitali Kanevski (1992, 97’)

Valerka, le héros de Bouge pas, meurs, ressuscite du même réalisateur, a grandi et quitté l’enfance. Injustement renvoyé de l’école professionnelle, comprenant qu’il a en partie brisé la vie de sa mère, Valerka quitte Souchanet, remonte plus au nord dans un voyage initiatique vers le fleuve Amour.

Jeudi 3 mai

—  9h30
Où est la maison de mon ami ?, de Abbas Kiarostami (1987, 88’)

Alors qu’il se prépare à faire ses devoirs, Ahmad s’aperçoit qu’il a rapporté par erreur le cahier d’un camarade de classe. Sachant que son camarade risque d’être renvoyé s’il ne rend pas ses devoirs sur son propre cahier, il part à sa recherche. Mais la route est longue et difficile, l’adresse imprécise, et le temps presse jusqu’au lendemain où les devoirs devront être rendus. Cette simple course va se transformer en une véritable expédition.

—  14 h
Allemagne année zéro, de Roberto Rossellini (1947, 74’)

Berlin au lendemain de la guerre. Une famille se débat avec les difficultés de la vie : le père malade est soigné par sa fille, le fils aîné, un ancien SS récemment démobilisé, n’ose pas se présenter aux autorités d’occupation et vit, caché, sans carte d’alimentation. Le fils cadet, Edmund, âgé de douze ans, essaie de faire vivre sa famille à l’aide de petits trafics dans Berlin détruit par les bombardements. Evitant tout sentimentalisme ou effet spectaculaire, refusant de porter le moindre jugement, la caméra de Rossellini applique la leçon du néo-réalisme : regarder pour comprendre.

Vendredi 4 mai

—  9h30
Chang, d’Ernest Schoedsack et Merian Cooper (1927, muet, 64’)

Chang, l’un des premiers documentaires américains, décrit la vie d’un paysan pauvre du Siam et sa survie dans la jungle. Au contact de bêtes sauvages, l’enfant grandit et lutte pour sa survie quotidienne.

—  14h
Yaaba, d’Idrissa Ouedraogo (1989, 90’)

Bila, un jeune garçon de 10 ans et sa cousine Nopoko vivent heureux dans leur village sahélien. Un jour ils croisent Sana, une vieille femme vivant en marge des autres villageois qui la considèrent comme une sorcière. Bila se prend d’affection pour la vielle femme qu’il appelle « Yaaba » et qui se révèlera bientôt indispensable à toute la communauté. Le film est un rite initiatique, celui du passage à l’âge adulte de Bila, qui doit faire tour à tour face au rejet, à l’ignorance, faire preuve de courage, de fidélité, et affronter la mort d’un proche.

Samedi 5 mai

—  14h
Stalker, d’Andrei Tarkovski (1979, 163’)

Il existe une zone, un lieu dont personne ne connaît la nature. A-t-elle été touchée par une bombe atomique ? Une météorite ? Cette zone est crainte par tout le monde et cernée par la police. On ne peut y entrer : elle est considérée comme dangereuse. En son coeur, on dit qu‘il existe un lieu, « la chambre », où tous les souhaits peuvent être réalisés. Des passeurs, nommés « Stalkers », (terme anglais qui signifie chasseur à l’approche, rodeur) peuvent guider ceux qui tentent d’atteindre la zone... Un écrivain et un professeur de physique sont parvenus à rentrer en contact avec un stalker et décident de pénétrer dans la zone afin de découvrir cette fameuse chambre.

—  17h
Aparajito, de Satyajit Ray (1956, 110’)

L’Invaincu (Aparajito) est un film indien réalisé par Satyajit Ray, en 1956. Lion d’or à Venise en 1957, c’est le second volet de la trilogie d’Apu, centré sur la vie et l’enfance du collègien. Héritier du néo-réalisme, le cinéma de Satyajit Ray s’attache à rendre sensible les instants, les décors, les paysages et les rencontres qui jalonnent l’itinéraire et l’apprentissage du héros, sans jamais sombrer dans le sentimentaliste.

Dimanche 6 mai

—  14h
Mouchette, de Robert Bresson (1967, 78’)

Mouchette, une adolescente taciturne, vit entre son père, contrebandier alcoolique, et sa mère gravement malade. Un soir d’orage, alors qu’elle rentre de l’école, elle s’égare dans la forêt. Elle accepte l’hospitalité d’un braconnier, Monsieur Arsène, le premier habitant du village à lui témoigner un peu de compassion. Mais il finit par abuser d’elle. Adapté d’un livre de Georges Bernanos, le film de Robert Bresson reste fidèle à ses principes de réalisation : des acteurs non professionnels, en quête de la grâce et de la liberté portent un cinéma anti-spectaculaire, caractérisé par l’extrême rigueur des cadrages et des plans.