Occupation #2

Intérieur salle des collections Février – juin 2005

OCCUPATIONS est un programme lancé en octobre 2004. Le musée en son ensemble y est un site à investir, un territoire à explorer, invitant des artistes à intervenir. A occuper les lieux. Pour, proposant d’autres regards, envisager le musée autrement.

Plus légère et réactive, plus expérimentale aussi parfois, cette programmation reconsidère la question de l’in situ, du lien entre la production artistique et son contexte d’inscription et de réception. L’art contemporain ne se jouant pas seulement dans les salles d’exposition, ce programme se fait l’écho, à l’intérieur de la structure muséale, de la réalité des certaines formes de la création contemporaine.

Ce deuxième volet inaugure une collaboration inédite entre diverses équipes du musée : celles en charge des publics, de la communication et des expositions temporaires. Il se construit également sur des modalité de travail avec l’artiste invité, Didier Courbot qui dépasse très largement la relation habituelle artiste-institution.

Didier Courbot s’intéresse à l’espace public, réunissant un corpus de territoires et de lieux communs : paysage filmé depuis la fenêtre d’une voiture accompagné de morceaux de musique évoquant pour chacun des souvenirs personnels (dans Voyage avec quelques uns de mes amis, 1997), série d’actions dans l’espace urbain des grandes villes, les needs - réparer des bancs, repeindre un passage pour piétons, arroser des fleurs planter des arbres-, ou encore occupations de chantiers, de lieux en devenir, éphémères.

Amené à occuper un espace de son choix, à l’intérieur du musée encore en chantier, Didier Courbot a invité 10 élèves de l’Atelier artistique du Collège Molière à Ivry-sur-Seine, animé par Elisabeth Leroy-Viniane, enseignante d’arts plastiques, à l’accompagner dans ce projet. L’objectif : Think big (penser en grand) - occuper les 2600 m² d’espace d’exposition permanente par une installation la plus grande possible et retrouver les gestes et préoccupations du sculpteur, et par extension de l’installateur : économie des moyens, équilibre, perspective, passage du plan au volume.

Cette rencontre s’inscrit dans la programmation des actions éducatives du musée qui, dans l’optique de son ouverture, soulève notamment la question de l’œuvre in situ, « en place ; dans son milieu naturel » (Petit Robert, 1994). L’œuvre joue alors ouvertement avec les éléments constitutifs du lieu où elle s’installe, fonctionne, et révèle la dimension plastique et symbolique de l’espace privé ou public.

Par quels procédés peut-on réinventer et transformer l’espace de matérialisation de l’œuvre d’art, de fabrication d’une certaine histoire de l’art et de projection de tous les fantasmes qu’est le musée ? Comment occuper cet espace et mettre en jeu les dispositifs d’accrochage et de mise en exposition ?

—  Déambuler librement, observer, parcourir ce musée plus tout à fait en chantier, espace absolument vide, à conquérir.

—  construire un volume, une installation. Le plus grand possible.