Voyager, partir, quitter, emporter, imaginer, rêver, espérer, chercher, trouver, fabriquer, réaliser, revenir… Entre autres verbes,
des verbes d’action qui jalonnent ce troisième parcours de la
collection, et qui racontent au fil des œuvres une histoire, de l’art et de la vie.
Cette nouvelle présentation de la collection du MAC VAL
présente des œuvres encore jamais vues pour la plupart,
souvent récemment acquises, ou remontées des réserves,
ou encore nouvelles productions liées à l’histoire du musée,
à l’accueil des artistes étrangers en résidence. En effet, dédié
à la scène artistique française, le MAC VAL accueille d’autant plus les artistes étrangers dont la présence enrichit le territoire et sa production. Plus anciennes dans la collection ou nouvelles œuvres publiques, elles partagent toutes cette relation à une part importante de l’histoire, celle du mouvement, de l’exil, du voyage et du rêve,
l’histoire des individus qui, de façon violente, subie ou poétique,
entament un voyage au long cours, celui de leur vie.
Les deux premiers accrochages12, étaient tournés sur les relations entre les individus, les histoires construites collectivement, les façons de vivre ensemble. Cette fois-ci, il s’agit d’histoires plus personnelles, de quêtes individuelles. Le voyage est intérieur : pas de tourisme, pas de
recherche de l’autre, mais de soi, et de la construction de sa propre vie : que poursuit-on, et que construit-on au bout du chemin ? Qu’ils
soient réels, passés ou futurs, subis ou imaginaires, les œuvres
de « Je reviendrai » interrogent la question du déplacement et du
voyage, de leurs différentes formes et causes, de ce qui les nourrit, de
ce que l’on poursuit. Une histoire où l’exil rencontre la puissance
de l’imaginaire, la réalité fait face à d’autres possibles et d’autres
espaces-temps. Mais toujours il ne s’agit que d’histoire humaine,
de ce que l’on construit, d’une histoire dramatique ou tout
simplement quotidienne et banale, des fils ténus qui tissent
le paysage entre passé, présent et futur. Il s’agit avant tout d’œuvres et des artistes qui les créent, qui en nous parlant d’eux nous racontent notre propre histoire.
Cette présentation sera enrichie en cours d’année, comme l’ont été
les deux précédents accrochages, eux-mêmes renouvelés plusieurs
fois. De nouvelles présences d’artistes en résidences seront l’occasion de ré-interroger notre façon d’habiter le monde et de faire avec. Être ici et ailleurs, tel aurait pu être le sous-titre de cette nouvelle saison au musée : suivre au gré des œuvres ce qui est, ce qui pourrait être, ce qui aurait pu exister. Le réel, les projets, les espoirs, et puis le réel encore…
Alexia Fabre, Conservateur en chef
Vue d’exposition
Photo © Marc Domage