Pour le dixième accrochage de sa collection, en cette quinzième année d’existence, le MAC VAL a choisi d’explorer les rapports de l’humain à la Terre, son socle et sa source de vie. Comment traduire les enjeux de cette appartenance au Monde ? Quels sont les symboles et les vestiges d’une aventure terrestre ? Comment témoigner des risques de la vie dans un univers si intime et vaste à la fois ?
Sur cette Terre l’Homme chemine, conquiert, s’approprie et détruit dans un même mouvement. Mais à travers l’action de la marche, il prend la mesure de son rapport au monde et revendique. Les œuvres de l’exposition évoquent la complexité et l’ambivalence des usages et des pratiques de la Terre, tantôt respectueux, souvent criminels.
Si ce recueil d’œuvres transcrit différentes facettes d’une histoire que les hommes façonnent et dont ils portent la responsabilité, il est traversé par le sujet même de la marche qui en constitue le fil rouge et dont l’installation Desire Lines de Tatiana Trouvé livre une archive sensible.
Généreux don de l’artiste, cette œuvre recense deux cent douze grandes marches de l’histoire de la littérature, de la musique et de la poésie, mais également des mouvements contestataires et progressistes. Au fil de cette histoire, il est question d’un rapport au Monde tant physique que spirituel.
Dans la continuité des thématiques abordées les années passées, le MAC VAL reste fidèle à ses engagements et rejoue à chaque exposition l’accrochage d’une collection vivante, en prise avec le monde.
« Le vent se lève » réunit aujourd’hui quatre-vingts œuvres de cinquante-deux artistes, de générations différentes.
Cette exposition progresse au gré de thématiques qui se rejoignent et se répondent pour guider le public dans cette exploration. Les œuvres laissent entrevoir le déséquilibre entre le temps si long qui précède l’apparition de l’Homme et le temps humain, depuis peu chimique, qui voit les expériences précipiter notre empreinte trop souvent destructrice.
Les œuvres évoquent la géologie, l’archéologie et les traces laissées dans les entrailles de la terre par le passé, comme aujourd’hui pour le futur.
Il est également question de l’émerveillement et de la nature comme source d’inspiration, mais aussi de son exploitation excessive, jusqu’à la production aujourd’hui d’une nature artificielle, de « remplacement ».
Il est enfin question des rituels anciens et modernes qui font corps avec la nature, tandis que se mobilisent des collectifs pour dénoncer et combattre l’aveuglement des puissances actuelles : la force du « nous » face au « je » porte l’espoir d’une mise en commun, opposée à l’individualisme extrême et à la course au profit immédiat, défendant une autre façon de pratiquer la terre, vitale.