Un des premiers objets acclimatés par Nathalie Talec. La lampe en question est un objet aux allures de brocante électrique, plutôt réchaud que producteur d’éclairage, fabriqué à partir d’une lampe à bronzer des années 1960 — d’où sa vertu paradoxale de brûler par le froid —, que l’artiste a recouvert d’un des matériaux les plus adéquats pour simuler le recouvrement du froid, en l’occurrence, la paraffine. Hors d’usage, obsolète, la chose reprend une présence identitaire, elle affiche un redoublement, osons le dire, nominaliste. Pas forcément antinomique, car il n’est pas sûr que nous reconnaissions la fonction initiale de l’engin en question, mais distinct dans son apparence nouvelle. La paraffine agit comme l’engobe chère aux céramistes, ayant cette capacité à distinguer les objets fabriqués en série en leur ajoutant un aspect remarquable et estampillé, bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une production répétée. L’objet reste unique, et il le devient par l’onction opérée. Mais il est dans ce cas impossible de ne pas y trouver trace d’un autre indice tout aussi explicite, que le titre et l’usage de l’objet traité nomment implicitement. La lampe, l’éclairage, vous voyez ce que je veux dire…
1986.
Ancienne lampe à bronzer couverte de paraffine, métal, éclairage
intérieur, stroboscope, 57 × 30 × 27 cm.
Collection Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, Centre Pompidou, Paris.