Vue de l’exposition

Au sujet d’Introspection : « Je propose un tableau de dimensions respectables qui n’est autre que la radiographie d’une portion de mur du Frac Bourgogne, en taille réelle. Le spectateur attentif pourra repérer agrafes, chevilles, vis et autres clous qui traînent derrière la surface d’un mur dédié aux accrochages successifs d’ œuvres d’art. En s’éloignant, c’est surtout l’armature métallique, normalement invisible, qui donne son rythme au tableau et peut suggérer une impression de cage. Le titre est littéral : Introspection – puisqu’il s’agit vraiment de regarder à l’intérieur ! »

Au sujet des entrelacs : « Je suis fasciné par les entrelacs depuis ma prime jeunesse : tricot, vannerie, nœuds de marin, macramé, tissage… éveillent ma curiosité à la manière de tours de magie ou de problèmes d’arithmétique. L’ingéniosité humaine s’exerce dans les entrelacs d’une façon exemplairement anonyme jusque très récemment. Ils réunissent l’art et l’artisanat sans solution de continuité : on peut passer de Vinci et Dürer à des astuces vertigineuses de passementerie. Comme beaucoup de ceux qui se sont intéressés aux entrelacs via Lacan-Soury, j’ai appelé borroméens les entrelacs ou les chaînes où toutes les boucles sont libres si on en coupe une seule. Aujourd’hui, j’appelle borroméens de tels noeuds s’ils n’ont que trois brins, et brunniens quand ils en ont plus (d’Hermann Brunn, mathématicien allemand, 1862-1939). »

Au premier plan, Introspection, 2000. Scanachrome sur bâche, 171,5 x 607,5 cm.
Collection Frac Bourgogne, Dijon.
Au fond, Entrelacs brunnien 2, 2011. Peinture murale, 340 x 1500 cm.
Production MAC/VAL.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.