Œuvres

Affiche de l’exposition

Eric Duyckaerts, 2010
© S. Accarie

Vue de l’exposition

Au sujet d’Introspection : « Je propose un tableau de dimensions respectables qui n’est autre que la radiographie d’une portion de mur du Frac Bourgogne, en taille réelle. Le spectateur attentif pourra repérer agrafes, chevilles, vis et autres clous qui traînent derrière la surface d’un mur dédié aux accrochages successifs d’ œuvres d’art. En s’éloignant, c’est surtout l’armature métallique, normalement invisible, qui donne son rythme au tableau et peut suggérer une impression de cage. Le titre est littéral : Introspection – puisqu’il s’agit vraiment de regarder à l’intérieur ! »

Au sujet des entrelacs : « Je suis fasciné par les entrelacs depuis ma prime jeunesse : tricot, vannerie, nœuds de marin, macramé, tissage… éveillent ma curiosité à la manière de tours de magie ou de problèmes d’arithmétique. L’ingéniosité humaine s’exerce dans les entrelacs d’une façon exemplairement anonyme jusque très récemment. Ils réunissent l’art et l’artisanat sans solution de continuité : on peut passer de Vinci et Dürer à des astuces vertigineuses de passementerie. Comme beaucoup de ceux qui se sont intéressés aux entrelacs via Lacan-Soury, j’ai appelé borroméens les entrelacs ou les chaînes où toutes les boucles sont libres si on en coupe une seule. Aujourd’hui, j’appelle borroméens de tels noeuds s’ils n’ont que trois brins, et brunniens quand ils en ont plus (d’Hermann Brunn, mathématicien allemand, 1862-1939). »

Au premier plan, Introspection, 2000. Scanachrome sur bâche, 171,5 x 607,5 cm.
Collection Frac Bourgogne, Dijon.
Au fond, Entrelacs brunnien 2, 2011. Peinture murale, 340 x 1500 cm.
Production MAC/VAL.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Vue de l’exposition

« Je suis fasciné par les entrelacs depuis ma prime jeunesse : tricot, vannerie, noeuds de marin, macramé, tissage… éveillent ma curiosité à la manière de tours de magie ou de problèmes d’arithmétique. L’ingéniosité humaine s’exerce dans les entrelacs d’une façon exemplairement anonyme jusque très récemment. Ils réunissent l’art et l’artisanat sans solution de continuité : on peut passer de Vinci et Dürer à des astuces vertigineuses de passementerie. Comme beaucoup de ceux qui se sont intéressés aux entrelacs via Lacan-Soury, j’ai appelé borroméens les entrelacs ou les chaînes où toutes les boucles sont libres si on en coupe une seule. Aujourd’hui, j’appelle borroméens de tels noeuds s’ils n’ont que trois brins, et brunniens quand ils en ont plus (d’Hermann Brunn, mathématicien allemand, 1862-1939). »

En haut, Entrelacs brunnien 1, 2011. Peinture murale, 400 x 4000 cm. Production MAC/VAL.
En bas, Anneaux de Soury 4, 2011. Sérigraphie sur verre feuilleté, châssis en acier galvanisé, 180 x 250 x 7 cm.
Production MAC/VAL.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Anneaux de Soury 1

Les Anneaux de Soury sont intitulés ainsi en hommage à Pierre Soury, un jeune mathématicien qui collabora avec Jacques Lacan à la fin de son enseignement, quand il perfectionnait sa topologie en « ronds de ficelle ». Lacan s’interrogeait sur les noeuds borroméens : des entrelacs de plusieurs brins tels que si on en coupe un seul, tous les autres sont libres. Soury apportait ses compétences en matière de topologie en basse dimension.

La publication par ses amis de ses écrits et croquis en 1982 a orienté mes recherches vers les aspects mathématiques des entrelacs. Ma première conférence sur les entrelacs, intitulée « Lacs », eut lieu en 2002 à l’École du Louvre : j’ai tenté de naviguer entre les ouvrages de dames, le macramé, la vannerie, Lacan, Soury et les mathématiques. C’est ma seule conférence PowerPoint à ce jour et j’en ai un très bon souvenir.

Sérigraphie sur verre feuilleté, châssis en acier galvanisé, 180 x 250 x 7 cm.
Production MAC/VAL.
Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL

Anneaux de Soury 2

Les Anneaux de Soury sont intitulés ainsi en hommage à Pierre Soury, un jeune mathématicien qui collabora avec Jacques Lacan à la fin de son enseignement, quand il perfectionnait sa topologie en « ronds de ficelle ». Lacan s’interrogeait sur les noeuds borroméens : des entrelacs de plusieurs brins tels que si on en coupe un seul, tous les autres sont libres. Soury apportait ses compétences en matière de topologie en basse dimension.

La publication par ses amis de ses écrits et croquis en 1982 a orienté mes recherches vers les aspects mathématiques des entrelacs. Ma première conférence sur les entrelacs, intitulée « Lacs », eut lieu en 2002 à l’École du Louvre : j’ai tenté de naviguer entre les ouvrages de dames, le macramé, la vannerie, Lacan, Soury et les mathématiques. C’est ma seule conférence PowerPoint à ce jour et j’en ai un très bon souvenir.

Sérigraphie sur verre feuilleté, châssis en acier galvanisé, 180 x 250 x 7 cm.
Production MAC/VAL.
Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Anneaux de Soury 5

Les Anneaux de Soury sont intitulés ainsi en hommage à Pierre Soury, un jeune mathématicien qui collabora avec Jacques Lacan à la fin de son enseignement, quand il perfectionnait sa topologie en « ronds de ficelle ». Lacan s’interrogeait sur les noeuds borroméens : des entrelacs de plusieurs brins tels que si on en coupe un seul, tous les autres sont libres. Soury apportait ses compétences en matière de topologie en basse dimension.

La publication par ses amis de ses écrits et croquis en 1982 a orienté mes recherches vers les aspects mathématiques des entrelacs. Ma première conférence sur les entrelacs, intitulée « Lacs », eut lieu en 2002 à l’École du Louvre : j’ai tenté de naviguer entre les ouvrages de dames, le macramé, la vannerie, Lacan, Soury et les mathématiques. C’est ma seule conférence PowerPoint à ce jour et j’en ai un très bon souvenir.

Sérigraphie sur verre feuilleté, châssis en acier galvanisé, 180 x 250 x 7 cm.
Production MAC/VAL. Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Piano

La vidéo montre l’artiste au travail. Les cadrages rappellent les captations de concertistes virtuoses et cabotins, à l’image d’un Glenn Gould : caméra au ras du clavier, focus sur l’expressivité des mains, plongée sur le musicien faisant corps avec son instrument, etc. Un insistant regard caméra, répété plusieurs fois dans le film, dévoile l’artiste comme un interprète imposteur. Peu à peu, le montage fait apparaître une structure qui articule deux voix de piano en un dialogue virtuel, jouées par un seul et même interprète. L’artiste semble chercher par l’improvisation et la répétition une logique de composition dans laquelle s’enchaînent des arpèges approximativement mélodiques. Peut-être en vain.

Vidéo, 22’49’’.
Production MAC/VAL. Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage.

Parades

Boîte de nuit et tenues de soirée : les parades dont il est question ici sont celles du rituel de séduction, des parades amoureuses. À travers un duo chorégraphique avec l’artiste Virginie Le Touze, Éric Duyckaerts met en scène des jeux de regards, d’imitation et autres tactiques de mise en connivence à la manière d’un documentaire animalier. L’artiste joue avec les limites du cadre pour accentuer l’effet burlesque d’une gestuelle à la fois outrée et artificielle, entre théâtralité de films muets et esthétique de sitcom. Les entrées et sorties de champ ainsi que le rapprochement des corps sont synchronisés à l’extrême, comme pour caricaturer le comportement amoureux.
La bande-son, constituée d’arpèges au piano, évoque un tendre dialogue avec sa succession de dissonances et d’harmonies.

Vidéo, 12’59’’, avec Virginie Le Touze. Production MAC/VAL.
Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Mémoire

Pour ces quatre séquences autour de la mémoire, l’artiste endosse le costume et les manies du professeur pour en souligner les travers. Il prétend dévoiler par des étapes progressives le phénomène très complexe de la mémoire. Il alterne l’utilisation pédante du grec ancien et les clins d’œil de connivence pour justifier l’hypothèse d’une « mémoire de l’avenir », dérive d’une classification érudite vers une anecdote personnelle qu’il raconte avec complaisance, détaillant sa méthode avec grandiloquence. Une allusion à la scène célèbre de la madeleine de Proust revient régulièrement sans faire avancer la démonstration. À la fin de son exposé, après avoir produit un schéma alambiqué, le pseudo-professeur semble plus éloigné que jamais de son but

Vidéo, 24’21’’.
Production MAC/VAL.
Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Straubisme

Entre ennui et angoisse douce, Éric Duyckaerts et Joseph Mouton, philosophe et complice de longue date de l’artiste, s’attachent à comparer les qualités inverses du « straubisme convergent » et du « straubisme divergent ». Cette mise en scène et en mots d’un néologisme, le straubisme, est l’occasion d’un hommage teinté d’ironie au couple de réalisateurs Jean-Marie Straub et Danielle Huillet, eux-mêmes sensibles aux liens entre littérature et cinéma jusqu’à faire des séquences de lectures filmées leur marque de fabrique.

Vidéo, 29’26’’, avec Joseph Mouton.
Production MAC/VAL. Vue de l’exposition « ’idéo », MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2011.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Pomme, banane…

« A est à B comme C est à D » (A/B=C/D) Éric Duyckaerts est fasciné par le principe analogique qu’il a utilisé dans plusieurs de ces œuvres. Dans Hollande, Écosse… et Pomme, banane…, il organise une suite d’objets sur un mode comparatif. Jusqu’à l’apparition du savoir scientifique moderne, l’analogie a été un des moyens de la connaissance humaine, tant dans le domaine des mathématiques que des sciences cognitives. Par la trop grande hétérogénéité des référents utilisés dans cet ensemble, l’artiste pousse cependant la validité de l’analogie à sa limite !

En haut, , 1998. Bois, métal, plastique, objets divers, 57 x 158 cm de diamètre.
Collection de l’artiste.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.

Hollande, Écosse…

« A est à B comme C est à D » (A/B=C/D) Éric Duyckaerts est fasciné par le principe analogique qu’il a utilisé dans plusieurs de ces œuvres. Dans Hollande, Écosse… et Pomme, banane…, il organise une suite d’objets sur un mode comparatif. Jusqu’à l’apparition du savoir scientifique moderne, l’analogie a été un des moyens de la connaissance humaine, tant dans le domaine des mathématiques que des sciences cognitives. Par la trop grande hétérogénéité des référents utilisés dans cet ensemble, l’artiste pousse cependant la validité de l’analogie à sa limite ! Ceci lui permet ainsi d’énoncer visuellement dans Hollande, Ecosse… une vertigineuse boucle pseudo-logique et comique : « La tulipe est au chardon ce que la Hollande est à l’Écosse, ce que le moulin est à la cornemuse, ce que le football est au rugby, ce que la boule de pétanque est à l’œuf, ce que le marteau est au verre de cristal, ce que l’éléphant est à la porcelaine, ce que la trompette est à la Kalimba, ce que la chanterelle est à la vesse-de-loup et ce que le calamar est à la méduse. »

En haut, 2007. Aluminium brossé, objets divers, 90 x 170 cm de diamètre.
Collection de l’artiste.
Photo © Marc Domage / MAC/VAL.