Le mot du Conservateur en chef

Échafauder des hypothèses, tirer des plans sur la comète, construire des châteaux en Espagne, se projeter dans le futur, penser à demain, espérer…
Voilà qui est l’inévitable nature de l’homme, tel est son destin ; vivre dans le présent, parfois ne pas s’en satisfaire et espérer mieux.

C’est cette projection vers de plus beaux lendemains que racontent les œuvres aujourd’hui montrées dans ce cinquième parcours dans la collection départementale, des œuvres rassemblées de façon thématique, pour mieux résonner avec le présent.

Aujourd’hui, il est donc question de demain, et de ce pouvoir d’anticipation qui est le propre de l’homme. N’est-il pas aussi ce pouvoir visionnaire que nous attribuons souvent aux artistes ? Ceux-ci appartiennent-ils à cette race à part des pythies, voyants et autres prophètes ?
L’artiste, en interprétant ou décryptant le monde sur des modes poétiques, personnels et métaphoriques, porte-il en lui la prémonition des temps à venir ? Sa clairvoyance fait-elle de lui le messie de nos sociétés ?

Sans pouvoir ni vouloir apporter de réponse, nous posons ici la question, à laquelle seul le temps à venir pourra répondre. Au fil de ce parcours et des œuvres, se déplie ici l’éventail des espoirs et des possibilités, des outils qui nous appartiennent pour faire, refaire ou transformer le monde.

Alexia Fabre, conservatrice en chef du MAC VAL