This Nameless Spectacle

Titre
Le titre trouve son origine dans un poème de 1923, The Right of Way de William Carlos Williams, poète et romancier américain, mais aussi pédiatre et médecin généraliste. Il est l’un des représentants du modernisme et de l’imagisme. Le poème aborde la question du « regard fixe mobile ».
Le titre fait également référence au genre pictural du panorama, central dans le film. Un panorama (mot anglais du XVIIIe siècle, du grec pan [tout] et horama [spectacle]) est une vue en largeur d’un espace physique. La double projection du film immerge le spectateur au cœur de celui-ci, rejouant en partie la « fenêtre illusionniste ».
La technique de la rear projection (projection arrière) utilisée par Jesper Just dans une scène est inspirée du texte A Clumsy Sublime (un sublime maladroit) de Laura Mulvey,qui invente ce terme pour se référer aux images où les acteurs jouent devant une scène projetée, tournée en amont. Ce type de procédé confère aux images produites une certaine forme d’incongruité qui conduit le spectateur à une conscience de la fabrication de l’image, de son artificialité.

Décor
Les Buttes Chaumont, un parc de près de 25 ha, un des plus grands espaces verts de Paris. Inauguré en 1867 pendant les dernières années du règne de Napoléon III, il s’agit d’une réalisation de l’ingénieur Jean-Charles Alphand. Il est totalement artificiel, jusqu’aux stalactites de la grotte. Originellement carrière de gypse et de pierres meulières après la révolution française, l’endroit sert également de bassin d’épuration et de décharge jusqu’en 1860. C’est un parc paysager, une forme évoluée du jardin anglo-chinois, dont la conception irrégulière s’oppose au genre régulier des jardins dits « à la française ». Face aux Buttes Chaumont, un parc immobilier important, les « Orgues de Flandres ». Une partie du film se déroule dans un des appartements de ce grand ensemble, ayant une vue sur le parc.

Acteurs
Née à Oran en 1946, Marie France devient l’égérie des nuits parisiennes en se faisant connaître dans les années 1970 dans le rôle de Marilyn Monroe au cabaret L’Alcazar de Paris. Actrice (au théâtre avec Marguerite Duras, Frédéric Botton, la Compagnie du Zerep…, au cinéma avec, entre autres, André Téchiné), chanteuse (en solo, avec Marc Almond, Bijou, Phantom…), elle a été immortalisée par le duo d’artistes Pierre et Gilles et a publié en 2003 son autobiographie : Elle était une fois… Elle s’apprête à sortir un nouvel album à la fin de l’année.
Acteur français né en 1982, diplômé des arts décoratifs, Swann Arlaud commence sa carrière très tôt au début des années 1990. Particulièrement actif, il joue dans de nombreux films et séries télévisées. Il a également réalisé deux courts-métrages (Tolérance Zéro et Règlement de compte).

Jesper Just

2011.
Installation vidéo.
Production MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine.
ANNA LENA Films.
Courtesy Galerie Perrotin, Paris.
Photo © Jesper Just, 2011.