Bois, nylon, moteur, 122 x 59 x 28,5 cm.
Notice
Proche des surréalistes belges, puis du groupe Cobra dans les années 1940, Pol Bury se passionne pour les objets mobiles et abandonne la peinture en 1953. Il participe à la célèbre exposition Le Mouvement qui se tient à la galerie Denise René (Paris) en 1955 et regroupe les précurseurs de l’art cinétique (Duchamp et Calder) et des créateurs de sa génération (Agam, Soto, Tinguely...).
L’artiste s’installe à Paris en 1961 et étudie la lenteur et l’imperceptibilité. Il utilise différents matériaux et dispositifs sculptés avec un mécanisme électrique pour « fixer l’instant précis où le mouvement surgit de l’immobilité » (Eugène Ionesco).
1815 et 2185 points blancs est un relief colonne de forme triangulaire en bois qui appartient à la série des « Ponctuations ». Sur deux faces surgissent des milliers de petits filaments en nylon se terminant par une pointe blanche et bruissant imperceptiblement. La lenteur fascine le visiteur, dont l’artiste a étudié chaque réaction, « n’admettant pas une immobilité de plus de 20 secondes entre deux mouvements. Pourquoi 20 secondes ? Parce [qu’il s’est] aperçu qu’au-delà de 20 secondes, l’attention risquait de se relâcher, le suspense de s’interrompre... ». L’exactitude du titre ne peut être vérifiée, mais celui-ci explique le déséquilibre de la pièce qui bouge davantage à droite : il y a 1815 fils d’un côté et 2185 de l’autre.
Les pointes blanches forment une constellation faisant appel à l’imagination de chacun : « Les faisceaux de Nylon évoquent des végétaux marins, une chevelure qu’on agite, des animaux du fond des mers, tels des anémones avec de petits renflements au bout de leurs tentacules, ou encore les innombrables antennes d’un insecte » (Rosemarie E. Pahlke).
V. D.-L.