Collages sur papier, stylo-bille noir, 40 x 30 cm et 30 x 40 cm chacun.
Notice
Depuis la fondation du collectif « les frères Ripoulin » en 1984, Claude Closky sillonne le monde de l’art, expose en France et à l’étranger. Si son œuvre adopte plusieurs formes, de la peinture au site internet en passant par le dessin, le collage, la photographie, la vidéo ou le diaporama, son champ d’interrogations est constant et tourne autour d’une mise en question perpétuelle de la nature même des images qui nous entourent. Qu’est-ce qu’une image ? Comment se construit-elle et comment nous construit-elle ?
On peut parler à son propos de la mise en œuvre d’une théorie subjective de l’information et des médias qui obéit à deux mouvements apparemment contradictoires : l’ellipse et l’accumulation. Cette navigation, fortement subjective et néanmoins universelle, entre les objets, les signes et les images qui codifient notre univers prend au piège les techniques publicitaires par infiltration. Les clichés ainsi véhiculés sont détournés et retournés pour une réflexion sur la construction de l’identité, tant individuelle que collective. Mon père est un ensemble de trente images, une série de collages qui prolonge le livre éponyme de 2002.
Des images issues de publicités de magazines sont retravaillées et souvent légendées pour retracer avec humour et tendresse une sorte d’autobiographie de la figure paternelle, un passé recomposé. La main trace d’une écriture manifestement émue les mots inventés d’une histoire fictionnelle.
Mais au-delà de la tendresse de cette vie rêvée, perce de façon grinçante l’impossibilité à lire et envisager sa vie en dehors des références véhiculées par les mass media.
Claude Closky s’en prend à l’illusion de la publicité qui conditionne et recompose le réel en imposant de nouvelles valeurs partagées, et questionne notre propre marge d’invention et de liberté.
A. F., F. L.