« Une histoire de la performance en vingt minutes – conférence », le ton est donné dès le préambule par Guillaume Désanges. Commissaire d’expositions et critique d’art, ce dernier endosse également depuis plusieurs années le rôle de metteur en scène d’histoire de l’art, secondé ici d’un performer qui image le récit.
Dans un déroulé limpide et très érudit, Guillaume Désanges revient aux fondamentaux du genre, soulignant son lien particulier avec le Body Art. L’histoire est ainsi contée avec les noms de Robert Morris, Chris Burden, Vito Acconci, Paul McCarthy, Mike Kelley, Niki de Saint Phalle, Marina Abramović, Gina Pane, Bruce Nauman, Nam June Paik ou Günter Brus... non sans humour et jeu de mots – ou de maux. Car force est de constater que l’origine des actions, dès les années 1960, s’apparentent à la violence de la martyrisation des corps. Je chute, m’épuise, m’entaille, me blesse, m’étouffe jusqu’à la nausée !... Je redeviens un animal ou au stade pré-fœtal pour faire exploser mon humanité ! Comment ainsi, je réponds à la violence d’une société par la douleur et l’humiliation !... Mais comment aussi, cette mise à nue est si forte qu’elle nous bouscule toujours cinquante ans plus tard. Dans ce type d’exercice, comme le souligne le narrateur, il est impossible de se cacher derrière l’œuvre, mais apparaître, c’est aussi « devenir une cible ».