2007
Bois, cheveux, cire, tissu,
310 x 210 x 170 cm.
Collection MAC/VAL,
musée d’art contemporain
du Val-de-Marne.
Acquis avec la participation
du FRAM Île-de-France.
Photo © Jacques Faujour.
Avec ce titre, La Révolution à l’envers, Gilles Barbier
joue à la fois sur le sens du mot « révolution » et sur
le dispositif d’installation. Étymologiquement « rouler
en arrière », ce mot désigne le mouvement circulaire
de l’astre qui revient à son point de départ.
Un autre sens commun du mot est lié au temps révolu
et efface la notion de retour. Il devient alors
synonyme de réforme et désigne les forces qui
renversent un régime politique.
Les pieds collés au plafond, les personnages de
cire au visage inexpressif tiennent des banderoles
vides de slogans, muettes de toute revendication.
Ils représenteraient alors un épuisement du sens
révolutionnaire ? À moins que ces banderoles vierges
ne puissent se charger des contestations des visiteurs ?
Gilles Barbier met en scène son propre clone,
autoportrait agissant dans des postures distinctes
et contradictoires. En 2OO2, il se représente
en Ivrogne ou en super-héros grabataire dans
l’installation L’Hospice. Dans cette volonté
de parfaire l’illusion de la réalité, ces sculptures
hyperréalistes renvoient autant à la forme populaire
des statues du musée Grévin qu’à l’art sculptural
américain de Duane Hanson (1925 – 1996). Gilles Barbier
utilise ici l’hyperréalisme comme un déclencheur
potentiel de l’esprit du visiteur : comment sortir
d’une société saturée, voire anesthésiée, d’un état
d’ennui généralisé par la révolution ?