Takis (Panayotis Vassilakis, dit)

Sphère en fibre de verre avec aimant permanent incorporé, suspendue par câble d’acier, électro-aimant monté sur structure en métal, acrylique noire, hauteur : 250 cm, diamètre de la sphère : 125 cm, base : 105 x 42 cm.

Notice

Takis, fasciné par l’expression des forces vitales, entretient une relation mystique au monde. Marqué par la guerre et la dictature en Grèce, résistant emprisonné, il part pour la France en 1954, vit dans l’entourage des écrivains William Burroughs et Allen Ginsberg, mais reste fidèle à sa culture pétrie de références antiques. Il commence à travailler le fer, métal peu coûteux et au façonnage dynamique, et créé ses « Signaux », longues tiges surmontées d’un élément qui ondulent avec le vent, sortes de récepteurs qui captent la force des nuages à la manière d’un paratonnerre. En 1959, il réalise ses premières sculptures magnétiques, ses « télésculptures », où des éléments métalliques sont suspendus par la force d’un aimant.

Electromagnétique est constitué d’une sphère aimantée fixée au-dessus d’un électro-aimant. Alimentée, l’œuvre commence à se mouvoir lentement. L’imposante sphère semble flotter dans les airs, légère, défiant les lois de la gravité terrestre et révélant la tension des forces en jeu. « Ce qui me passionnait était d’introduire dans la sculpture du fer une force nouvelle, continue et vivante. Le résultat n’était pas la représentation graphique d’une force, mais la force elle-même, qu’il fallait traiter comme n’importe quelle force de la nature, même une force animale. » Du mouvement naît également une musique douce, audible seulement par les visiteurs attentifs, comme la musique des sphères, harmonie fondamentale qui régit le cours des astres, l’était pour les héros antiques.

L’œuvre est symbole. Le noir qui la recouvre est la couleur de l’énergie selon la pensée égyptienne antique. La sphère, métaphore de l’atome et de l’étoile, reflète la perfection géométrique, la forme universelle. Takis est sensible à la vie des matériaux et aux énergies cosmiques invisibles. Il révèle à la manière d’un mage l’existence d’un monde primitif perpétuel, qui vibre.

I. L.