Philippe Ramette

Bois, tissu, métal
250 x 250 x 300 cm
Acquis avec la participation du FRAM Île-de-France

Notice

Formé à l’École des beaux-arts de Mâcon et à la Villa Arson de Nice, Philippe Ramette a d’abord été peintre. Après avoir détruit tous ses tableaux, il n’a conservé que les restes du dernier dans son premier objet, intitulé Les Cendres de dieu (réflexion) (1988, collection particulière). Depuis lors, l’artiste fabrique des objets insolites et se met en scène dans des expérimentations périlleuses défiant les lois naturelles.

Espace à vis-à-vis est un espace prototype dont la technologie, comme celle des objets, semble plutôt simple. Les matériaux choisis sont organiques (bois, cordes, tissus) et traités naturellement mais, dans un esprit perfectionniste, les finitions ont été particulièrement soignées. Le titre de l’œuvre décrit son usage très sobrement quand sa forme paraît tout d’abord très étrange.

Entre la cage et la potence, cet espace est habité de harnais et de ceintures pendus à des cordes. Est-ce un objet de torture, la construction provisoire d’une souffrance ou d’un affrontement ? Le visiteur semble invité à venir s’essayer au vis-à-vis d’un autre. Alors que Le Fauteuil à coup de foudre (utilisation) (2001) était employé par un couple en attente de l’éclair amoureux, le corps prisonnier serait ici contraint au face à face dans une convivialité menaçante. Il lui suffirait pour cela de rentrer dans l’espace de l’œuvre et de fixer ses membres et son buste aux éléments pendus.

Cet espace n’est pourtant pas à expérimenter. Philippe Ramette souhaite le présenter comme un ensemble de possibles, proposés mais non réalisés. L’œuvre s’apparente à d’autres, Potence préventive pour dictateur potentiel (1993, FRAC Paca), Espace à culpabilité (1990, FRAC Champagne-Ardenne), Prison portable (1994, collection particulière), Objet cynique (1996, FRAC Bourgogne), Potence domestique (1994, collection particulière), qui se caractérisent également par leur potentiel punitif, coercitif ou définitif.

I.L.